Publié le 09 janvier 2020 par Fabrice Mazoir, mis à jour le 10 octobre 2023

Solastalgia : une expérience immersive à vivre aux Champs Libres

A Rennes, jusqu’au 29 mars 2020, plongez dans une ambiance de fin d’un monde en réalité augmentée

Dans les Champs Libres de Rennes, une nouvelle expérience vous attend : Solastalgia, un dispositif en réalité augmentée imaginé par les artistes Antoine Viviani et Pierre-Alain Giraud, va vous plonger dans un futur imaginaire où seuls survivent des souvenirs fantômatiques… Bienvenue dans l’ère de la solastalgie, la nostalgie d’un monde disparu…

On vous aura prévenus : Solastalgia est une expérience prenante, aux confins de l’art, des nouvelles technologies et des enjeux environnementaux. Dans la salle Anita Conti des Champs Libres vous allez pénétrer dans un univers parallèle, futuriste, dystopique, en un mot : solastalgique. Un terme qui désigne l’éco-anxiété, une forme de traumatisme ou de désarroi face à un monde et un environnement familier menacé de disparition. Toute ressemblance avec notre époque n’est évidemment pas fortuite. Les deux artistes à l’origine de ce projet très ambitieux – Antoine Viviani et Pierre-Alain Giraud – se sont inspirés d’œuvres de science-fiction monumentales comme 2001 l’Odyssée de l’Espace. Ils ont aussi puisé dans de nombreuses autres références comme les oeuvres de Chris Marker, “L’invention de Morel”, roman d’Adolfo Bioy Casares, ou encore “Dieu. La Mémoire, la techno-science et le mal” de Mehdi Belhaj Kacem. Leur film documentaire de 2015 In Limbo fait également figure de genèse à Solastalgia.

Un monolithe s’illumine au milieu des ruines

L’expérience se vit comme une exploration du futur. Une fois équipé de lunettes de réalité augmentée, d’un casque lumineux et audio, un sas lumineux vous appelle : un signal mystérieux est parvenu jusqu’à vous. Ici pas question d’extra-terrestres venus d’une autre galaxie, ce message vient d’une époque lointaine. Le futur qui nous attend après la grande extinction. Notre planète est devenue inhabitable et n’est désormais peuplée que de souvenirs qui dansent comme des fantômes dans un décor de ruines et d’arbres fossilisés digne des meilleurs films post-apocalyptiques.

Entre désir d’éternité et désastre écologique

Un monolithe géant est planté au milieu du décor : c’est là que les humains ont décider d’enregistrer via une machine un moment de leur âme que les visiteurs sont invités à revivre. « Solastalgia n’est pas qu’une réflexion sur la mémoire, le désir d’éternité, la croyance dans la technologie, ou la dissolution dans un réseau mondial dans un contexte de désastre écologique » explique Antoine Viviani. «  Nous avons voulu aller plus loin en faisant ressentir concrètement cette expérience dans un monde numérique, et montrer comment on peut réapprendre à vivre dans un espace hanté par des esprits… ».

40 minutes d’expérience en réalité augmentée

Pendant 40 minutes environ vous allez ainsi partir à la rencontre de ces esprits. Une vingtaine de scènes au total, parfois oniriques ou angoissantes, rythment nos pas. Il suffit de fixer un petit halo de lumière pour que l’environnement s’anime. La réalité, de l’autre côté du sas, est vite oubliée et laisse place à une errance métaphysique enveloppée par des voix et des sons qui surgissent autour de vous.

Que restera-t-il de nous après la fin du monde ? La question posée par Solastalgia effraie et nous questionne sur nos souvenirs, nos rêves et nos cauchemars. Dans cette réalité parallèle, le spectateur erre comme un fantôme. Guidé par des voix, il cherche un chemin… L’histoire se reconstitue peu à peu au fil des personnages incarnés par des voix familières : Nancy Huston, Anne Brochet, Arthur Nauzyciel…

Le voyage ne laisse pas indifférent. Equipé comme un cosmonaute, on se projette très vite dans le rôle d’explorateur des âmes perdues dans ce futur sombre qui paraît bien trop proche. Une fois passé le sas de décompression et que le monolithe s’illumine, un étrange voyage commence… Grâce notamment aux lunettes de réalité augmentée Hololens et au casque audio à réduction de bruit active. Un dispositif particulièrement immersif développé avec Microsoft.

Avant de passer le sas, les visiteurs sont équipés de lunettes de réalité augmentée Hololens, d’un casque lumineux et d’écouteurs.

Le design sonore est signé par Valgeir Sigurðsson, producteur légendaire de Björk et compositeur. Quant aux décors, ils ont été réalisés par Gabríela Friðriksdóttir qui a travaillé elle aussi avec la chanteuse islandaise. Avec le concours d’acteurs, dont certains issus de l’école du TNB et de chorégraphes, Solastalgia compose une œuvre multisensorielle originale, une expérience totale qui vaut le détour.

Infos pratiques

  • Solastalgia aux Champs Libres, du 10 décembre 2019 au 29 mars 2020 dans la salle Anita Conti des Champs Libres. 10 Cours des Alliés. (à 100 mètres de la gare SNCF)
  • Durée : 40 minutes, 6 personnes maxi par séance. (attention à se présenter 15 minutes avant l’horaire choisi pour s’équiper).
  • Pour qui ? A partir de 14 ans.
  • Métro : Charles de Gaulle.
  • Tarifs : 5 euros (plein tarif), 3 euros (tarif réduit)
  • Horaires : Du mardi au vendredi de 12h à 19h Samedi et dimanche de 14h à 19h Fermeture le lundi et les jours fériés.
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