Quarante ans de passion pour l’art contemporain
La Collection Pinault est unique au monde. Elle regroupe désormais près de 10000 œuvres et trois musées : le Palazzo Grassi et la Punta Della Dogana, à Venise, et la Bourse de Commerce qui a ouvert ses portes en mai 2021 à Paris.

Une collection que François Pinault a débuté il y a une quarantaine d’années. « Il a commencé par des œuvres de l’école de Pont-Aven, avec des artistes comme Sérusier » raconte Jean-Jacques Aillagon, Directeur de Pinault Collection. « Après cette collection classique, il s’est intéressé aux grands mouvements de l’abstraction internationale avec des artistes comme Mondrian pour l’abstraction géométrique. Aujourd’hui, il s’oriente vers le champ de la création contemporaine. Son intérêt le porte vers des peintures, des sculptures mais aussi des vidéos, des photographies, des installations, des œuvres matérialisées qui sont réactivées à chaque présentation. La Collection est passée finalement, des premières expressions de la modernité vers le classicisme moderne, l’abstraction, le pop art et désormais, la création de notre temps ».
Activité muséale, expositions « hors-les-murs » et soutien aux artistes

Cette année, de nombreuses œuvres sont partagées avec le public lors d’expositions hors les murs. Notamment à Rennes avec « Au-delà de la Couleur. Le noir et le blanc dans la Collection Pinault » qui regroupe 110 œuvres de 56 artistes et 3 créateurs de mode au Couvent des Jacobins.
Cette même année, la Collection Pinault co-organise l’exposition Cartier-Bresson à la Bibliothèque nationale de France et prête des œuvres pour de grands rendez-vous de l’art contemporain : 20 œuvres de Jeff Koons issues de la Collection seront ainsi montrées à Marseille au Mucem jusqu’en octobre. Au Palais de Tokyo à Paris, pour l’exposition Anne Imhof, ce sont six œuvres qui sont prêtées.
« L’activité de prêt est extrêmement importante dans le projet de François Pinault » explique Jean-Jacques Aillagon. Mais ce n’est pas le seul axe de la Collection, le premier étant bien sûr l’acte fondateur : « constituer une collection, la conserver, l’entreposer, la conserver, l’étudier et la documenter ». L’activité muséale à Venise et Paris pour montrer la Collection toute l’année est un autre axe important.
Enfin, la Collection Pinault intervient en faveur des artistes et le soutien à la création contemporaine : « Le soutien aux artistes s’est traduit par la création d’une résidence d’artiste à côté du Louvre Lens, dans l’ancien presbytère de la cité minière aménagé en atelier » détaille l’ancien Ministre de la Culture. L’encouragement à la création c’est aussi le prix Pierre Daix, attribué à un ouvrage historique ou esthétique portant sur la création contemporaine.
Un lien étroit avec Rennes et la Bretagne

Au cœur des activités de la Collection, l’exposition sur le noir et le blanc au Couvent des Jacobins « est particulièrement chère au collectionneur » confie Jean-Jacques Aillagon. « Cette deuxième exposition y esquisse une sorte de lien durable ». 3 ans après « Debout ! » qui avait attiré près de 100000 visiteurs.
Car François Pinault entretient un lien affectif avec la Bretagne où il est né, et avec Rennes, où il a débuté dans les affaires. « François Pinault est attaché à Rennes et à la Bretagne » confirme Jean-Jacques Aillagon. « Il a passé toute la première partie de sa vie entre l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor. Ses premières affaires dans le domaine du bois ont été développées en Bretagne, jusqu’à ce qu’il devienne le premier marchand de bois de la région.»
L’homme d’affaires breton s’est ensuite installé à Paris où il s’est lancé dans le secteur de la distribution, puis du luxe. Mais il a toujours gardé un lien avec la Bretagne où vit sa famille.

« Il est devenu propriétaire du Stade Rennais auquel il est passionnément attaché. Il se sent Breton à tel point que lorsqu’il est présent à Venise il demande à ce que l’on hisse le Gwenn ha Du sur le Palazzo Grazzi et à la Pointe de la Douane. A la Bourse de Commerce, la bannière bretonne est aussi en bonne place sur la façade. Il est Breton par toutes les fibres de son être.»
- En savoir plus sur www.pinaultcollection.com/fr
- Photo de Une : Orsenigo Chemollo, Punta della Dogana, 2009, Crédit ORCH Orsenigo Chemollo, Courtesy Palazzo Grassi Spa