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Un projet de Camille Depalle pour les 40 ans de la galerie art & essai - université Rennes 2
À l’occasion des quarante ans de la galerie art & essai de l’université Rennes 2, la designer graphique Camille Depalle présente sur le Mur du Fonds au Frac Bretagne un projet inédit, issu d’une résidence de recherche et de création menée depuis plus d’un an, au cours de laquelle elle a également repensé l’identité visuelle de la galerie.
Le point de départ de sa recherche se situe dans les archives de la galerie, conservées et consultables au service documentation du Frac Bretagne. Négatifs, tirages photographiques, diapositives, coupures de presse, cartons d’invitation : autant de documents qui forment la mémoire visuelle foisonnante d’un lieu où s’entrelacent l’art et la vie universitaire depuis quarante ans. Au-delà d’un simple recensement des expositions passées, ces fragments donnent à lire l’histoire sociale et collective d’une institution singulière dans le paysage artistique breton et national.
Camille Depalle s’attache plus particulièrement aux photographies de vernissages comme temps forts de sociabilité. Elle y décèle des gestes, des postures, des hiérarchies : une chorégraphie sociale propre à ces événements. Son regard se porte sur un ensemble d’images issues de trois expositions emblématiques : l’inauguration de la galerie le 13 mars 1985, et deux expositions consacrées au décor de cinéma, en 1995 et 1997, qui font écho à sa double formation en cinéma et design graphique.
À partir de ces images, elle engage un travail de manipulation plastique — recadrage, détourage, agrandissement, tramage — pour composer une série d’affiches où les figures sont déplacées, isolées, réagencées. Certaines postures sont extraites de leur contexte, d’autres sont recombinées dans un nouvel arrangement visuel qui brouille la chronologie et déjoue l’exactitude historique. Le résultat forme un ensemble où le travail sur la mémoire visuelle se conjugue à une réflexion sur les rituels collectifs, les codes sociaux et leur mise en scène plus ou moins cadrée.
Sous l’angle du geste technique, l’impression des affiches, réalisée à quatre mains dans l’atelier de sérigraphie de l’université Rennes 2 avec Carlos Bernal Barrera — artiste et chargé d’enseignement au département arts plastiques — vient souligner le caractère foncièrement collaboratif du projet.
Quelques pièces d’archives originales sont enfin présentées sous vitrine, offrant un dialogue direct entre documents sources et compositions graphiques.
« Il y avait des murs vides » célèbre, par l’image, une mémoire partagée et vivante, faite de gestes, de corps, de regards. L’exposition rend visible ce qui relie l’histoire d’une galerie universitaire née il y a quarante ans à celles et ceux qui, aujourd’hui, la font vivre, sans murs et parfois au-delà.
Visuel : © « Il y avait des murs vides »