Écrite en 1929, la pièce de Luigi Pirandello trouble les pistes autour d’une femme à l’identité incertaine, dans un contexte d’entre-deux-guerres où nazisme et fascisme menacent.
L’héroïne, danseuse de cabaret, mène à Berlin une vie de fête et de débauche. Jusqu’à ce qu’un homme reconnaisse en elle, Lucia, disparue 10 ans avant en Italie. Après avoir nié, la femme accepte d’endosser cette identité et retourne, en Italie, auprès de celui qui se prétend son mari. Mais qui est vraiment l’inconnue et combien de mensonges la cernent ? Emmené par une troupe soudée autour de l’énigme qu’incarne l’actrice Chloé Réjon, ce spectacle intime et politique mis en scène par Stéphane Braunschweig a des allures de polar. Multipliant les chausse-trappes et les révélations, il prend acte d’une réalité : en 1929, en Europe, certains préféraient reconstruire une société bancale sur les ruines fumantes de la guerre plutôt que de pointer la montée des extrêmes.