Avec ce cérémonial de bois, de chair, de mots et de musiques qui invite à l’errance intérieure, François Tanguy insuffle en nous la perspective d’un ailleurs où s’aventurer. Cette fois c’est le vent qui va nous guider.
Il vient souvent au TNB en voisin, depuis Le Mans où est domicilié son Théâtre du Radeau. Il arrive avec ses châssis de bois en équilibre précaire, ses musiques célestes, ses fragments de poèmes, les chapeaux noirs des hommes, les étoffes des femmes. François Tanguy offre au conscient et à l’inconscient des spectacles qui vont au-delà du théâtre. Surnommé le vent des fous, l’autan, venu de la haute-mer, et qui traverse la haute-montagne souffle sur cette création. Des présences organiques créent d’énigmatiques ballets de gestes dans un décor mouvant où apparaissent et disparaissent des corps. Chacun s’affaire à sa tâche. Il faut, sur les gradins, s’abandonner à la poésie du plateau et accueillir en soi les murmures de l’imaginaire.