Le thème de la ligne est un sujet récurrent dans toute l’oeuvre de Vera Molnar depuis plus de soixante-dix ans. L’exposition « La ligne n’a pas de fin » à la galerie Oniris rassemble des oeuvres récentes et d’autres plus anciennes toutes inédites dans les deux espaces de la galerie.
« Une ligne, comme un curriculum vitae, à l’image de l’ensemble de mes activités passées : somme de ma vie » (Vera Molnar, 6 nov. 1997)
Vera Molnar est l’inventeur d’une pratique de la série qui fait d’elle un précurseur du minimalisme. Ses programmes, l’artiste les appelle ses « règles du jeu ». Elle explore par exemple les possibilités de variations de deux parallèles dans une trame carrée, dans une recherche inlassable de la pièce manquante. Dès les années 1960, l’ordinateur devient un allié privilégié de la « machine imaginaire » de l’artiste : il montre, d’un seul coup d’œil, l’étendue des possibles. « Grâce à l’ordinateur, on approche de soi-même », dit-elle, on trouve plus rapidement la forme que l’on aime.
La dimension de hasard intervient alors. Une fois le principe pictural établi, l’ordinateur lui indique une multitude de constellations qu’elle n’attendait pas et le dessin, souvent repris à la main, choisit librement son tracé. Les variations infimes vont jusqu’au désordre, au tremblé. La couleur est un autre facteur de modification de la forme.
L’artiste parle de ses travaux comme de perpétuels « repentirs », tentatives recommencées chaque jour. Car il faudrait aussi se repentir de faire de l’abstrait, ajoute-t-elle d’un air amusé.
A la même période à Rennes, Vera Molnar présente une autre exposition majeure intitulée « Pas froid aux yeux » au Musée des Beaux-Arts, du 9 octobre 2021 au 2 janvier 2022. Figure éminente de la galerie, cette exposition personnelle qui fait suite à celle de l’Espace de l’Art Concret de Mouans-Sartoux présentée pendant tout l’été 2021 dont la galerie Oniris a été un partenaire privilégié.